Les critères pour choisir où implanter
Vous avez fait le choix de conquérir de nouveaux marchés hors de vos frontières ? Sachez que le processus d’implantation d’une entreprise à l’étranger est une démarche qui peut s’avérer longue et fastidieuse si l’on n’est pas bien accompagné.
Tout d’abord, le choix de votre lieu d’implantation est une étape cruciale à ne pas prendre à la légère. Votre décision va avoir un impact déterminant sur la réussite de votre entreprise, que ce soit sur le plan fiscal, économique ou social. Mais comment choisir son pays d’implantation ? Quels sont les principaux critères à prendre en compte ? Toutes les réponses dans notre article.
La facilité de faire des affaires du pays d’implantation (« business friendly »)
Avant de démarrer une activité à l’international, regardez si le pays dans lequel vous souhaitez vous implanter est « business friendly », c’est-à-dire si le pays est favorable aux affaires.
L’indice sur la facilité de faire des affaires est l’un des critères pour permettre aux entreprises de mesurer si un pays est « business friendly ». Conçu par la Banque mondiale en 2003, cet indice fait partie du projet Doing Business, qui mesure la réglementation des affaires et son application dans 189 économies analysant le cycle de vie de petites et moyennes entreprises.
L’indice correspond à la moyenne des classements sur 11 domaines suivants :
- La facilité de création d’entreprises
- L’obtention des permis de construire
- Le raccordement à l’électricité
- Le transfert de propriété
- L’obtention de prêts
- La protection des investisseurs, qui évalue le niveau de protection des actionnaires minoritaires
- Le paiement des taxes et impôts (le montant des taxes, impôts et cotisations obligatoires qu’une entreprise moyenne doit payer et les démarches administratives obligatoires)
- Le commerce frontalier
- L’exécution des contrats (l’efficacité du système judiciaire)
- La résolution de l’insolvabilité
- La régulation du marché du travail
Le classement 2018 répertorie les économies de 1 à 190, dans le but de connaître les indices de facilité à faire des affaires dans un pays donné. Plus la note est haute, et plus l’environnement y est favorable.
L’objectif de ces données est de vous transmettre les clés pour choisir le pays le plus favorable en fonction de vos critères d’implantation, de votre business, de votre budget et du temps que vous êtes prêt à passer pour implanter votre entreprise à l’étranger (notamment si vous êtes une start-up).
La France a un indice moyen de 31. Ce chiffre révèle que l’obtention d’un permis de construire, le paiement des taxes et impôts (le nombre et le montant des taxes, impôts et cotisations obligatoires) sont des freins pour l’économie.
La Belgique possède quant à elle un indice de 52. Le transfert de propriété, l’obtention de prêts et la protection efficace des investisseurs minoritaires lui permettent d’avoir un bon indice Doing business.
La fiscalité du pays d’implantation
La fiscalité peut varier fortement d’un pays à un autre. Ce critère doit être pris en compte dans le choix du pays que vous souhaitez cibler. Un rapport sur les impôts et taxes 2018 de la Banque Mondiale et de PwC présente la fiscalité de nombreux pays, en prenant en compte plusieurs indicateurs comme les taxes et impôts, ainsi que les démarches administratives nécessaires au paiement de ces derniers.
On retrouve également dans le rapport plusieurs diagrammes présentant le total des taxes et le taux de cotisation par zone géographique.
Voici par exemple le diagramme de l’Europe et de l’association européenne de libre-échange.
Si l’on prend en compte l’ensemble des taxes, on peut aisément noter le fort taux d’imposition en France (62,2 %) par rapport à l’Irlande (26 %), le Royaume-Uni (30,7 %) ou la Norvège (37,5 %). D’autres rapports par zone géographique et par notations sur de nombreux critères sont disponibles, sur prêt de 150 pays.
En Irlande, les taxes sont beaucoup moins élevées qu’en France. Son imposition sur les sociétés est de 12,4 %, et c’est la raison pour laquelle de grands groupes mondiaux (comme Apple et Google), ont leur siège social européen dans le pays.
En Grande-Bretagne l’impôt sur les sociétés a baissé de 30 % à 18,1 % ces dernières années, dans le but de dynamiser le pays, ce qui permet une belle avancée en matière d’allègement des taxes sur le territoire.
Sur le plan de la fiscalité pour particuliers, le taux d’imposition est également différent d’un pays à un autre, notamment en ce qui concerne l’imposition sur le revenu. En ce sens Trading Economics dresse d’ailleurs un tableau des taux d’imposition sur le revenu dans le monde et on peut notamment y remarquer que les habitants des pays du nord de l’Europe paient davantage que la France par exemple.
La simplicité administrative
Dans certains pays, les démarches administratives peuvent être longues et infructueuses, veillez donc à regarder en amont si le pays dans lequel vous souhaitez vous implanter offre des services administratifs efficaces.
Par exemple, selon le classement des meilleurs pays pour les entreprises effectué par Forbes sur 153 États selon 15 critères différents, La Nouvelle-Zélande est l’un des meilleurs en matière de simplicité administrative. Doing Business confirme cette tendance, car cet état obtient un très bon indice en matière de fiscalité, principalement sur le nombre de paiements par année pour une entreprise (uniquement 7).
Singapour est également une porte d’entrée intéressante si vous souhaitez vous implanter sur le marché asiatique. L’administration est simple et efficace et sans corruption. Le pays propose également une fiscalité attractive.
La connaissance du marché
L’idéal lorsque l’on s’implante à l’étranger est de connaître le marché sur lequel on met les pieds. Il est fortement conseillé au dirigeant de se rendre sur place afin de s’imprégner de la culture, des habitudes et des coutumes locales. Dans ce cadre, on distingue deux points principaux.
Le marché de l’emploi
La gestion des ressources humaines, l’employabilité et le style de management sont des critères à étudier en détail avant d’implanter son entreprise dans un pays étranger. En effet, si vous décidez d’embaucher des locaux, vous devrez adapter votre management, tout en conservant l’ADN de votre entreprise.
En guise d’illustration, en Suède, les managers qui gouvernent les meetings n’ont pas de pouvoir personnel. L’égalité entre les membres est de mise. Pour les Japonais, les managers récupèrent des idées provenant du terrain, puis les font valider au sommet dans le but qu’elles s’appliquent ensuite selon un processus très normé. Quant à l’Australie, les managers privilégient un style horizontal et peu hiérarchique, s’affranchissant des barrières entre les salariés et les managers.
Le marché et les habitudes de consommation
Le second point à ne pas négliger est le marché et les modes de consommation. Réalisez en amont une étude de marché sur le pays ciblé en abordant le potentiel du marché, la concurrence, les pistes de développement, la croissance économique du pays, les habitudes des consommateurs et le pouvoir d’achat potentiel. Vous pouvez à ce titre demander l’aide d’experts ou de bureaux d’études qui connaissent bien le pays.
Les accords bilatéraux entre les pays
Il existe plusieurs types d’accords bilatéraux entre les pays tiers et la France dont l’objectif est de faciliter les échanges. Dans le cadre d’une implantation à l’étranger, plusieurs d’entre eux peuvent vous intéresser. On retrouve notamment ceux portant sur la fiscalité et la sécurité sociale.
Les accords bilatéraux sur le plan fiscal
La France a mis en place des conventions fiscales (double taxation treaty en anglais) avec de nombreux pays. Ce traité vise à éviter les situations de double imposition des personnes physiques et des entreprises, Pour prendre connaissance des accords existants, il convient de se rendre directement sur la liste des conventions fiscales conclues par la France avec d’autres pays.
Les accords bilatéraux sur le plan de la sécurité sociale
Plusieurs pays ont signé une convention bilatérale de sécurité sociale avec la France. Elles ont pour but de « coordonner les législations de deux États ou territoires afin de garantir la continuité des droits à protection sociale aux personnes en situation de mobilité ». Pour en savoir plus, et s’informer sur la protection sociale internationale, rendez-vous sur le site du Centre des Liaisons Européénnes et Internationale de Sécurité sociale (Cleiss).
Le choix du pays d’implantation se doit d’être fonction des impacts RH liés. EXPATEO de par son expérience et son réseau vous assiste pour cette prise de décision et reste à vos côtés pour toutes les démarches en matière de mobilité internationale qui en découleront.
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